L’option de congeler ses ovocytes pour préserver la fertilité est l’une parmi tant d’autres utilisées par les parents désirant une progéniture. Alors que cette pratique offre aux femmes la possibilité de retarder la maternité et de surmonter les défis de l’infertilité, une voix discordante s’élève. Selon la gynécologue Ségolène Thouvenot, cette méthode pourrait ne pas être la panacée attendue.
Technique de la cryoconservation des ovocytes
La cryoconservation des ovocytes, aussi appelée vitrification ovocytaire, est une technique avancée permettant de préserver la fertilité féminine. Elle consiste à congeler les ovocytes dans de l’azote liquide à très basse température (-196°C), afin de les maintenir dans un état de suspension physiologique.
Ce processus commence par une stimulation ovarienne contrôlée par des hormones pour induire le développement folliculaire. Une fois les follicules matures détectés par échographie, les ovocytes sont prélevés par une ponction sous anesthésie légère.
Les ovocytes sont ensuite soumis à un processus de déshydratation rapide et de congélation ultra-rapide (vitrification) pour minimiser la formation de cristaux de glace, qui pourraient endommager les cellules.
La cryoconservation offre aux femmes la possibilité de reporter leur maternité jusqu’à une période plus propice pour elles, tout en maintenant la qualité de leurs ovocytes.
Cette technique est particulièrement bénéfique pour les femmes atteintes de maladies potentiellement fertilité altérante, comme le cancer, ou pour celles qui choisissent de retarder la grossesse pour des raisons personnelles ou professionnelles.
La cryoconservation des ovocytes remise en cause
La cryoconservation des ovocytes, bien qu’elle offre des avantages indéniables, suscite également des critiques et des préoccupations parmi certains experts et dans la société.
Tout d’abord, il est souligné que la vitrification ovocytaire n’est pas une garantie de succès reproductif à long terme. Bien que les techniques de cryoprotection se soient considérablement améliorées, il reste des incertitudes quant à la viabilité et à la capacité de fécondation des ovocytes après décongélation, surtout avec l’avancée en âge des femmes.
De plus, il y a des inquiétudes éthiques concernant la normalisation de la maternité tardive. Encourager la cryoconservation pour des raisons non médicales pourrait renforcer la pression sociale sur les femmes pour qu’elles diffèrent leur maternité au-delà de la période biologiquement optimale, ce qui pourrait potentiellement compromettre leurs chances de conception naturelle ultérieure.
Sur le plan médical, bien que la procédure soit généralement sûre, elle n’est pas dénuée de risques. Les traitements hormonaux nécessaires pour la stimulation ovarienne peuvent entraîner des effets secondaires tels que le syndrome d’hyperstimulation ovarienne (SHO) et comportent des risques liés à l’anesthésie lors du prélèvement des ovocytes.
La cryoconservation des ovocytes représente une avancée médicale et sociale significative, offrant aux femmes une option précieuse pour préserver leur fertilité et réaliser leur désir de parentalité à un moment opportun pour elles. Cependant, les spécialistes recommandent de ne pas s’y fier.
En plus d’être incertaine, cette technique de procréation pose des problèmes sur bien de plan. Elle est considérée comme risquée, elle pourrait renforcer la pression sociale sur les femmes pour qu’elles diffèrent leur maternité au-delà de la période biologiquement optimale. Ce qui réduirait leur chance de procréer sur la longue