Les femmes ont parfois ce qu’on appelle « pertes blanches » au fond de leur culotte. Les pertes blanches sont des sécrétions vaginales (elles sont produites par le vagin). En médecine, on parle de leucorrhées : c’est précisément un écoulement, non constitué de sang, qui vient de l’appareil génital féminin. Avoir des pertes blanches est normal : la quantité, l’aspect et la texture dépendront de plusieurs facteurs, mais des sécrétions vaginales physiologiques sont la preuve que votre vagin fonctionne bien. Par contre, quand une forte odeur se dégage de ces pertes blanches et que d’autres symptômes apparaissent (des démangeaisons par exemple), c’est le signe d’une anomalie : les pertes blanches ne sont plus physiologiques, mais pathologiques. Cela peut être lié à une mycose vaginale par exemple (qui est une infection vaginale). Que faut-il donc savoir sur les pertes blanches ?
C’est quoi une perte blanche ?
Les pertes blanches normales, aussi appelées les leucorrhées (ou pertes blanches) physiologiques, sont des sécrétions naturelles qui s’évacuent par le vagin des femmes.
Une perte blanche est produite par l’organisme des femmes. Elle peut venir des glandes vulvaires. C’est logique : une glande, c’est toujours un organe qui produit des sécrétions. Une femme possède des glandes du canal cervical au niveau du col de l’utérus, qui vont produire la glaire cervicale, et deux glandes annexes (glande de Bartholin et glande de Skene) au niveau de l’appareil génital externe. Les pertes blanches physiologiques viennent aussi de la desquamation vaginale (pour simplifier, ce sont les muqueuses de l’utérus qui se renouvellent).
Quelles sont les causes de ces pertes ?
Savoir ce qui produit les pertes blanches physiologiques (normales) n’explique pas pourquoi les femmes ont ces sécrétions. Comme beaucoup de choses dans le corps humain, ces sécrétions vaginales ont un objectif. Ici, c’est de maintenir le vagin en bonne santé et de favoriser la fécondation !
En effet, les pertes blanches permettent de « nettoyer » le vagin et l’utérus : cela va à la fois évacuer les cellules mortes et protéger l’appareil génital d’infections. Même si la flore vaginale est fragile, la nature est bien faite : ces sécrétions équilibrent le pH du vagin et évitent le développement de bactéries.
Ces sécrétions n’apparaissent pas n’importe quand : elles dépendent du cycle menstruel des femmes. Dans la période prémenstruelle (avant les règles) on aura plutôt une augmentation des pertes liées à la desquamation vaginale : les pertes restent limitées, elles sont laiteuses. Au moment de l’ovulation, c’est la glaire cervicale qui est en jeu : les pertes augmentent autour du 8ᵉ et du 15ᵉ jour du cycle : ici, les pertes sont translucides. Elles permettent un terrain favorable aux spermatozoïdes (le pH du vagin est acide et toxique pour les spermatozoïdes, la glaire cervicale est basique pour permettre leur survie et la fécondation). En dehors de cette période, la glaire cervicale a un aspect plutôt visqueux.
Quand apparaissent-elles ?
Les pertes blanches apparaissent tout le long de votre cycle menstruel. Cela varie selon les femmes : certaines ont des leucorrhées physiologiques plus abondantes, d’autres ne constateront des pertes blanches qu’à certains moments du cycle (avant les règles, autour de l’ovulation).
Par contre, comme on l’expliquait plus haut, la période prémenstruelle et le moment de l’ovulation conduisent à des sécrétions plus importantes.
Est-ce grave d’avoir des pertes blanches ?
Avoir des pertes blanches, c’est tout à fait normal. Comme elles sont liées au fonctionnement de votre appareil génital de femme, il serait même inquiétant de ne pas en avoir.
Ces sécrétions n’ont pas qu’une seule texture : si vous avez des pertes blanches transparentes, un peu visqueuses, qui sont extensibles si vous les prenez entre vos doigts, c’est le signe que vous êtes dans votre période d’ovulation. Si vous voyez des pertes blanches sur votre culotte, qui sont plutôt laiteuses (donc blanches), c’est que votre vagin desquame, que la muqueuse se renouvelle et en général que vos règles ne vont pas tarder à arriver. Tout cela est parfaitement normal : l’important, c’est que ces pertes n’aient pas d’odeur.
Si vous êtes gênée par des pertes en grande quantité, n’hésitez pas à aller consulter un médecin ou un gynécologue, ou à adopter de la lingerie menstruelle facile à laver pour ne pas tacher vos plus jolies culottes (même si les leucorrhées physiologiques ne tachent pas vraiment le tissu).
Il faut noter qu’il est important d’avoir une bonne hygiène des parties génitales, mais qu’une hygiène excessive n’apporte rien de bon : à trop laver, on empêche l’organisme de fonctionner normalement et on peut développer des bactéries !
Quand faut-il s’inquiéter ?
Il est normal d’avoir des sécrétions vaginales, mais elles peuvent parfois être le signe d’une infection ou d’une pathologie. Il faut s’inquiéter quand vos pertes ont une odeur, qu’elles sont associées à des démangeaisons, des rougeurs, des douleurs, des difficultés à aller aux toilettes ou une envie d’y aller sans cesse sans que rien ne coule (cela peut être lié à une cystite).
Si vous avez une mycose vaginale, par exemple (une infection liée à un champignon), vous vous en apercevrez vite : ce ne sont d’ailleurs pas vraiment les pertes vaginales qui vont vous alerter, mais le fait que vos lèvres peuvent gonfler, devenir rouges, et surtout que vous aurez envie de vous gratter.
Si vous avez ce type de symptôme, il faut aller consulter un gynécologue. Cela peut être une infection bénigne comme une mycose (qui peut même se traiter avec des crèmes ou une capsule vaginale sans ordonnance en pharmacie, mais qui doit être traitée pour éviter de la transmettre à son/sa partenaire…), mais aussi une IST ou un cancer du col de l’utérus. Il est donc important d’aller chez un médecin sans tarder pour mettre en place le traitement adapté !