Le prolapsus rectal : c’est quoi ?

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Le prolapsus rectal : c’est quoi ?
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Un prolapsus, c’est une chute d’un ou de plusieurs organes, lorsqu’ils « glissent », de leur position normale dans l’organisme, vers le bas : on connaît plus souvent le terme de « descente d’organes » que celui de prolapsus. Il existe différents types de prolapsus, et notamment celui qui nous intéresse ici, le prolapsus rectal. Comme son nom l’indique, il a trait au rectum. Touchant plus souvent les femmes après la ménopause, cette forme de prolapsus n’est pas forcément grave, mais peut conduire à des complications ou à des troubles peu agréables (comme la constipation ou des envies factices d’aller aux toilettes pour déféquer). On vous explique en détail ce qu’est le prolapsus rectal ! 

Qu’est-ce qu’un prolapsus rectal ?

Le prolapsus peut toucher différents organes : vessie, utérus, et même valve cardiaque dans le prolapsus de la valve mitrale. Le prolapsus rectal, c’est celui qui touche le rectum. Rappelons que le rectum, c’est le dernier segment du tube digestif (qui va de l’estomac à l’anus) : le rectum fait partie du colon et arrive jusqu’à l’anus, par lequel les matières fécales sont évacuées du corps. 

On l’a dit, le prolapsus désigne une chute d’organe, un glissement d’un organe dans une position anormale qui peut aller jusqu’à sortir en partie du corps par un orifice : le prolapsus rectal, c’est quand la paroi du rectum s’affaisse et sort parfois par l’anus (quand c’est le cas, on parle d’invagination de la paroi rectale dans le canal anal). Le rectum est une sorte de tuyau, qui va se retourner sur lui-même (un peu comme quand vous enlevez une manche d’un pull et qu’elle se retrouve à l’envers). Retenez que le prolapsus rectal peut rester interne : le rectum se retourne, mais ne sort pas par l’anus, ce n’est pas visible à l’œil nu (on parle de procidence interne). On peut aussi parler de prolapsus anal, mais le terme de rectal est plus correct. 

Quand on souffre de prolapsus rectal, certains symptômes peuvent apparaître : une incontinence fécale (on ne contrôle plus bien sa défécation, on perd ses selles sans le vouloir), des saignements rectaux parfois associés à des faux-besoins (on ressent l’envie d’aller à la selle, mais rien ne sort, si ce n’est du sang ou du mucus) et bien sûr une extériorisation du rectum quand on pousse pour déféquer (on va sentir un morceau de chair molle qui dépasse de son anus, et qui rentrera dedans ensuite, ou non). Le prolapsus rectal peut aussi être responsable d’infections et de douleurs (mais c’est seulement le cas si le prolapsus est sévère, et c’est plus rare).

Qu'est-ce qu'un prolapsus rectal ?
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Quelles sont les causes de ce prolapsus ?

Le prolapsus rectal touche le plus souvent des femmes, après leur ménopause. Cela est lié à la fragilisation de leur périnée (qui soutient les organes du petit bassin), à la chute d’hormones liées à la ménopause, aux accouchements qui les ont conduites à « pousser » et à endommager potentiellement cette zone de leur corps, aux actes chirurgicaux et obstétricaux qu’elles ont pu connaître… et tout simplement à l’âge, qui fait aussi vieillir le corps.

Cependant, le prolapsus rectal peut aussi toucher les hommes : c’est le cas notamment en cas de problèmes de constipation répété qui vont fragiliser la zone rectale. Le prolapsus peut aussi toucher des enfants et des adolescents.

Retenez enfin que la principale « cause » du prolapsus rectal, c’est l’effort : c’est lors de l’exonération (quand on pousse sur les toilettes pour déféquer) que le rectum peut sortir en partie par l’anus. Le prolapsus rectal a ceci de particulier que le rectum peut retourner « à sa place » quand il n’est pas soumis à l’effort : on parle de prolapsus rectal extériorisé de manière intermittente. Parfois, cependant, la paroi rectale reste en dehors de façon permanente.

Comment soigner un prolapsus anal ?

Le traitement du prolapsus rectal dépend des patients. Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il se soigne très bien ! Il faudra en premier lieu un examen approfondi par un médecin, qui seul pourra déterminer le traitement et/ou l’intervention chirurgicale dont vous avez besoin.

En général, chez l’enfant et l’adolescent, le prolapsus du rectum se guérit spontanément. Pour cela, on va recourir au strapping, pour une contention des fesses entre deux défécations. On peut aussi donner un émollient fécal (un médicament qui aide à relâcher les tissus) pour limiter toute constipation pouvant occasionner le prolapsus rectal et pour aider à ne pas pousser trop fort quand on est sur les toilettes (ce qui fait sortir la paroi rectale). Au fur et à mesure, le prolapsus se résorbe et disparaît. Le diagnostic du médecin est important, car un prolapsus rectal qui apparaîtrait uniquement lors d’un épisode de constipation sévère et isolé, pendant lequel l’enfant a exagérément poussé pour déféquer, ne nécessite pas de traitement.

Comment soigner un prolapsus anal ?
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Chez l’adulte, par contre, il faut souvent recourir à la chirurgie : une intervention chirurgicale va permettre de relever le rectum et de le fixer pour éviter qu’il ne retombe. Il existe deux grands types d’interventions chirurgicales : soit on garde le rectum intact, soit on en coupe une partie. Dans les deux cas, on fixe le rectum au sacrum, l’os qui est juste au-dessus du coccyx.  Quand on ne coupe pas le rectum, on peut le « plisser », ou ajouter une prothèse. Chaque intervention peut entraîner des troubles spécifiques : en enlevant une partie du rectum, qui est le « réservoir » de notre matière fécale, on diminue notre capacité de stockage des selles et on peut souffrir d’incontinence. Quand on garde le rectum entier, il peut y avoir un risque de constipation. Encore une fois, faites confiance à votre médecin et discutez-en pour trouver la solution la plus adaptée !

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