SRAS : Qu’est ce que le syndrome respiratoire aigu sévère ?

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SRAS : Qu’est ce que le syndrome respiratoire aigu sévère ?

Le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) est la première grande épidémie du XXIe siècle. Responsable de milliers de morts, la maladie a rapidement été identifiée et endiguée grâce à une coopération internationale sans précédent.

Ce virus, parti de Chine, trouve son origine chez la chauve-souris. Comment a-t-il pu se propager aussi rapidement et quels sont ses symptômes ?

Qu’est-ce que le SRAS ?

Le SRAS est une maladie respiratoire contagieuse causée par un virus appartenant à la famille des Coronavirus : le Sars-CoV.

Parti de Chine en novembre 2002, il sera vite identifié par un médecin épidémiologiste vietnamien fin février 2003. Il trouve son origine dans la Province du Guangdong. L’animal porteur du virus est une chauve-souris qui, en contaminant la civette palmiste masquée, un animal sauvage consommé en Chine a permis au virus de passer de l’animal à l’homme.

La maladie infectieuse s’est alors largement répandue à travers le monde, créant une panique mondiale.

La pandémie fera 7 761 cas et 623 décès dont 5 209 cas et 282 décès en Chine, elle touchera 28 pays. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), lançant une alerte mondiale, aura permis d’enrayer rapidement la propagation de l’épidémie, en préconisant des mesures d’isolements et de quarantaine.

L’agent responsable de la maladie sera identifié en avril 2003. Il s’agit d’un nouveau virus de la famille des coronavirus, jusqu’alors inconnu tant chez l’homme que chez l’animal.

Il sera baptisé Sars-CoV 1. Si les Coronavirus ne présentent généralement que peu de symptômes (rhumes sans gravité), ici les mutations fréquentes du virus inquiètent les scientifiques. L’OMS considère que le SRAS a un taux de mortalité de 15 %, pouvant dépasser les 50 % chez les personnes âgées de plus de 65 ans, provoquant un syndrome de détresse respiratoire aiguë dans 12 % à 38 % des cas.

Quels sont les symptômes ?

Le SRAS est au départ catalogué en tant que pneumonie atypique, infection provoquée par des germes « atypiques », souvent des bactéries qui atteignent les poumons.

Le virus provoque une fièvre élevée (>38°), associée à de nombreux symptômes :

  • toux sèche ;
  • essoufflements et difficultés respiratoires ;
  • maux de tête ;
  • douleurs musculaires ;
  • un malaise général et des frissons ;
  • parfois des diarrhées.

La durée d’incubation de dépasse généralement pas 10 jours et la maladie disparaît dans la majorité des cas au bout de quelques jours.

Si les symptômes restent bénins, certaines personnes rencontrent de graves complications nécessitant une aide respiratoire. Il s’agit, le plus souvent, de personnes âgées de plus de 50 ans, souffrant d’autres affections telles que des problèmes cardiaques ou du diabète.

SRAS et Covid-19 ; la même chose ?

S’ils appartiennent à la même famille de virus, leur mode opératoire est différent.

Le SRAS (SRAS-Cov 1) et le Covid-19 (SRAS-Cov 2) appartiennent à la famille des coronavirus.

Les coronavirus sont des virus issus de la famille des coronaviridae, dont la particularité est de posséder un génome à ARN très long. Ces germes sont entourés d’une capsule de protéines en forme de couronne, d’où leur nom. Leurs symptômes sont généralement bénins (rhume), mais depuis le début du siècle, ils sont responsables de trois épidémies mortelles dont celle en cours : le SRAS, le MERS et le Covid-19.

Le MERS-CoV (Coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient) a été responsable du décès de 567 personnes dans 26 pays en 2012, touchant principalement l’Arabie Saoudite.

Leurs différences :

  • le SRAS-CoV-1 était plus agressif et mortel que le SRAS-CoV-2.
  • Le Covid-19 quant à lui se propage plus vite et ses symptômes apparaissant plus tardivement, il infecte donc un plus grand nombre de personnes. Par contre, il est plus inoffensif (son taux de létalité est de 2 % contre 15 % pour le SRAS).

Comment se propage le SRAS ?

Le SRAS se propage essentiellement par l’air. Il se transmet par voie aérienne par des gouttelettes de salive contaminées, par contacts étroits, mais également via les égouts.

Les principaux modes de transmission responsables de la pandémie sont :

  • les transports aériens ;
  • les zones à forte densité de population ;
  • le système d’évacuation des égouts ;
  • les objets contaminés ;
  • les hôpitaux : les personnels de santé, non protégés contre la maladie ont été un vecteur important.

En raison du nombre important de trafics aériens, le virus s’est rapidement propagé sur la planète, contaminant 28 pays.

La Chine a tenté d’étouffer la propagation de l’information en freinant les organes de presse et en retardant la notification de l’épidémie à l’OMS (une équipe se verra autorisée à visiter la province du Guangdong qu’au bout d’un mois).

Les foyers infectieux ont démarré au sein des hôpitaux, infectant un nombre important de personnels soignants jusqu’alors en bonne santé. Beaucoup ont dû être soignés en unité de soins intensifs, imposant de fait une contrainte importante sur les structures hospitalières et sur le personnel. À ce jour, les autorités sanitaires savent détecter facilement les cas de SRAS et les prendre en charge rapidement.

Le patient zéro est un médecin qui aura contracté le virus au sein de son hôpital. Suite à un voyage, il aura contaminé à lui seul 80 % de la population hongkongaise. Le virus se propage très vite et commence à faire de nombreuses victimes en Chine, puis dans le monde entier.

Comment traiter le SRAS ?

Il n’existe aucun vaccin pour se prémunir du virus ni de traitements spécifiques.

Seuls les symptômes sont traités :

  • antalgiques pour la fièvre et les douleurs ;
  • oxygénothérapie en cas de saturation des poumons ;
  • une association de corticoïdes et de ribavirine a été utilisée, mais son efficacité est aujourd’hui contestée du fait de ses nombreux effets secondaires.

La mesure la plus efficace reste la mise en quarantaine du patient et l’application de mesure d’hygiène et des gestes barrières :

  • se laver les mains régulièrement ;
  • éviter les contacts rapprochés ;
  • porter un masque en cas de symptômes…

Aujourd’hui le virus semble avoir disparu puisque aucun cas n’a été détecté depuis 2004.

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