Les crises cardiaques, tout en étant une urgence médicale majeure, ont des répercussions importantes sur la santé mentale, surtout chez les femmes qui sont plus sujettes à la dépression.
Bien que ces dernières survivent souvent plus longtemps après un infarctus, elles sont plus susceptibles de développer des troubles tels que l’anxiété et la dépression.
Une récente étude européenne révèle que les femmes souffrent de manière disproportionnée de problèmes de santé mentale après une crise cardiaque, avec une augmentation significative des prescriptions d’antidépresseurs dans les années suivant l’événement.
Quelles sont donc les causes de cette inégalité et qu’en disent les études ?
La prévalence de la dépression chez les femmes
La dépression est un trouble de l’humeur plus fréquemment diagnostiqué chez les femmes que chez les hommes, avec des variations d’intensité allant de légères à graves. Les statistiques indiquent que les femmes sont deux fois plus susceptibles de souffrir de dépression que les hommes.
Les symptômes incluent une perte d’intérêt pour les activités quotidiennes, des troubles du sommeil, des changements d’appétit, ainsi que des difficultés de concentration. Cette prévalence plus élevée est en partie due à des facteurs biologiques, hormonaux et psychosociaux.
Les femmes jeunes, en périménopause, ou celles ayant un diagnostic cardiaque avant 60 ans sont particulièrement vulnérables. La dépression chez les femmes est souvent exacerbée par des facteurs socio-économiques tels que le stress financier, les responsabilités familiales et les inégalités sur le marché du travail.
Étude européenne sur les effets post-crise cardiaque
Une étude européenne récemment publiée dans la revue Circulation : Cardiovascular Quality and Outcomes a révélé que les femmes sont significativement plus touchées par l’anxiété et la dépression après une crise cardiaque comparativement aux hommes.
Réalisée par l’université d’Amsterdam, cette recherche a analysé les données de 1.250 survivants d’un infarctus de myocarde, dont 259 femmes et 996 hommes, sur une période de cinq ans.
Les résultats montrent une augmentation notable de 50 % dans la prescription d’antidépresseurs pour les femmes durant la première année suivant l’incident cardiaque, contre une absence de variation significative chez les hommes.
Ce taux de prescription a ensuite diminué à environ 20 % au bout de cinq ans.
L’étude a également observé des répercussions socio-économiques notables, telles qu’une baisse des taux d’emploi et des revenus chez les survivants, avec un changement fréquent du principal soutien économique du ménage après l’arrêt cardiaque.
Ces facteurs socio-économiques peuvent aggraver le stress et l’inactivité, contribuant ainsi à la dépression.
L’étude souligne que, bien que les femmes survivent souvent plus longtemps que les hommes après une crise cardiaque, elles sont plus susceptibles de développer des problèmes de santé mentale à la suite de cet événement.
Les femmes présentent une vulnérabilité accrue à la dépression et à l’anxiété après une crise cardiaque, comme le révèle l’étude européenne menée par l’université d’Amsterdam.
Bien que leur espérance de vie après un infarctus puisse être plus longue, elles sont plus susceptibles de souffrir de troubles de santé mentale en raison des changements socio-économiques et des défis liés à la réhabilitation.
Un suivi attentif et un accompagnement adapté sont essentiels pour améliorer leur qualité de vie et leur bien-être mental.