La reconstruction mammaire après mastectomie : comment cela se passe-t-il ?

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La reconstruction mammaire après mastectomie : comment cela se passe-t-il ?
Source : shutterstock.com

La mastectomie peut être aussi difficile à accepter que l’annonce d’un cancer. Voir son corps modifié, loin de ses propres exigences physiques et esthétiques, est une réelle épreuve pour les patientes. Bien qu’en moyenne seules 30% des femmes ayant subi une mastectomie aient recours à cette intervention chirurgicale (Haute Autorité de Santé), la reconstruction mammaire est une solution radicale et efficace dans la rémission physique et psychologique des femmes.

Comment se passe la reconstruction mammaire après mastectomie ?

La mastectomie consiste à retirer entièrement ou partiellement (ablation) l’un des deux seins ou les deux seins d’une patiente, généralement après un cancer du sein. La reconstruction mammaire est quant à elle une technique chirurgicale permettant de recréer le ou les seins endommagés de la patiente, le plus naturellement possible. Selon de nombreux facteurs (type d’ablation, état de santé de la patiente, chirurgien, etc.), la reconstruction mammaire peut être immédiate et réalisée à la suite de la mastectomie, ou alors différée de plusieurs mois à 3 ans en moyenne.

La reconstruction mammaire a pour objectif de redonner volume, fermeté et symétrie aux seins via différentes techniques, évoquées lors des rendez-vous préliminaires avec l’équipe médicale. L’aréole et le mamelon peuvent aussi être réparés chirurgicalement bien que certaines femmes fassent désormais appel à des tatoueurs et tatoueuses spécialisés. Nécessitant environ 2 à 3 interventions séparées de quelques mois, la reconstruction mammaire consiste à se faire poser des prothèses mammaires ou à utiliser la reconstruction autologue : transfert de graisse d’une partie du corps de la patiente dans sa poitrine (lipofilling) ou transfert de lambeaux de tissus (muscles ou peau) prélevés sur d’autres parties du corps (DIEP, TUG, etc.).

Comment se passe la reconstruction mammaire après mastectomie ?
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Y a-t-il des contre-indications ?

La reconstruction mammaire est un acte chirurgical qui présente certaines contre-indications à ne pas négliger et qui seront diagnostiquées lors des rendez-vous préliminaires avec les équipes soignantes. L’opération de reconstruction d’un ou des deux seins d’une patiente se fait sous anesthésie générale, comportant les risques qui vont avec. Exclue immédiatement après une mastectomie pour les femmes ayant été traitées (ou qui seront traitées) par radiothérapie au niveau de la poitrine ou du thorax, certaines contre-indications sont spécifiques à la technique de reconstruction mammaire utilisée :

  • pose d’une prothèse : risque élevé de brûlure cutanée lors d’une exposition au soleil juste après la reconstruction mammaire, compromettant la bonne cicatrisation des tissus ;
  • par lambeau : risque élevé de nécrose des tissus transférés pour les femmes fumeuses en raison d’une vascularisation des tissus moins bonne qu’une personne non-fumeuse ;
  • lipofilling (injection de graisse) : les femmes n’ayant pas suffisamment de graisse dans le corps (trop minces) ne peuvent pas recourir à cette technique.
Y a-t-il des contre-indications ?
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Quel est le suivi après ?

Un suivi postopératoire est primordial après une reconstruction mammaire. Les rendez-vous de suivi sont programmés tous les 3 à 6 mois durant les 5 premières années (notamment pour la pose d’implant), puis une fois par an avec l’appui d’une mammographie. Une visite de contrôle est cependant organisée dans les 10 à 15 jours suivant la sortie de la patiente. La vigilance est de rigueur pour assurer une bonne cicatrisation du ou des seins :

  • repos complet le temps de la convalescence (un mois et demi à 2 mois) ;
  • interdiction de faire du sport, de porter des charges lourdes et de fumer pendant au moins 3 à 6 semaines ;
  • port d’un soutien-gorge adapté (type brassière) ou d’un moyen de contention tel qu’un bandeau sur la poitrine selon la douleur, le type d’intervention chirurgicale effectuée et le profil de la patiente ;
  • prise d’antalgiques pour calmer les douleurs.

Si des symptômes apparaissent, la patiente ne doit pas hésiter à prendre rendez-vous avec l’équipe soignante bien que certains risques postopératoires soient à appréhender, tels que :

  • le déplacement d’un implant après la pose d’une prothèse ;
  • des ecchymoses, œdèmes, hématomes, un gonflement ou épaississement des tissus, voire des signes de nécrose autour de la cicatrice du ou des seins ;
  • une lymphorrhée (épanchement) au niveau du sein ou du grand dorsal dans le cas d’une reconstruction par lambeau ;
  • des infections ou inflammations dans les zones touchées et/ou annexes.

Réaliser une reconstruction mammaire immédiatement après l’exérèse d’une tumeur cancéreuse permet aux femmes de ne pas avoir à vivre avec une poitrine endommagée durant plusieurs années. La reconstruction mammaire après une mastectomie est donc essentielle dans la réparation esthétique du corps d’une femme, mais aussi et surtout dans sa reconstruction psychologique.

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