Le prolapsus utérin : c’est quoi ?

0
Le prolapsus utérin : c’est quoi ?

Quand on parle de prolapsus, ou plus souvent de « descente d’organes », on fait référence à l’affaissement anormal d’un ou de plusieurs organes du petit bassin (qu’on appelle aussi le pelvis). On parle aussi de prolapsus génito-urinaire, parce que ce sont les organes pelviens (la vessie, le rectum, et chez une femme l’utérus) qui peuvent « descendre », lorsque le plancher pelvien ou périnée, ne les retient plus assez. Le prolapsus utérin, c’est une forme spécifique du prolapsus qui ne concerne évidemment que les femmes : on parle aussi de prolapsus génital. Mais c’est quoi exactement, ce prolapsus de l’utérus, et comment on le soigne ?

Qu’est-ce qu’un prolapsus utérin ?

Pour bien comprendre ce dont on parle, il faut repartir du début. Il existe différents prolapsus des organes pelviens, qui sont tous des prolapsus dits génito-urinaires. Le type va dépendre des organes du petit bassin qui sont touchés : le prolapsus rectal, par exemple, touchera le rectum.

Le prolapsus utérin va concerner l’utérus : c’est la descente de cet organe vers le vagin de la femme. Dans le prolapsus utérin, il arrive que l’utérus ou son col « sorte » par le vagin, qu’il soit visible et « en contact » avec l’extérieur. Ce n’est pas toujours le cas : l’utérus peut être plus bas qu’il ne le devrait sans sortir par la vulve. Puisque l’on parle de l’utérus qui glisse vers le vagin, seules des femmes dotées d’un utérus et d’un vagin peuvent en souffrir. Sachez qu’un médecin appellera ce phénomène hystérocèle.

Notez qu’on parle parfois de prolapsus génital pour qualifier le prolapsus utérin, mais il faut se méfier : il existe le prolapsus vaginal, qui est donc aussi génital, mais qui désigne la descente du vagin ou du dôme vaginal dans le vagin, après une hystérectomie, c’est-à-dire une ablation de l’utérus. Dans cette forme, c’est le haut du vagin qui s’affaisse « sur lui-même » : ce type de prolapsus est différent du prolapsus utérin, mais fait aussi partie du prolapsus génital.

Quelles sont les causes du prolapsus génital ?

Concrètement, le prolapsus génital est causé par un affaiblissement du périnée/du plancher pelvien : lorsque les muscles et ligaments sont distendus, ils ne remplissent plus leur rôle habituel qui est de retenir les organes pelviens – la vessie, le rectum et l’utérus qui nous intéresse ici. Notez que le prolapsus vaginal est pour sa part lié à l’ablation de l’utérus.

Mais qu’est-ce que provoque l’affaissement de ce plancher pelvien ? Différents facteurs peuvent en être responsables :

  • L’accouchement par voie basse, notamment en cas de multiples grossesses et de poids important du bébé, ou encore certains actes obstétricaux (comme le recours à un forceps pour l’accouchement) peuvent abîmer le plancher pelvien.
  • L’âge, responsable du vieillissement des tissus du corps, doublé de la ménopause qui s’accompagne d’une chute de la production d’hormones (et notamment des œstrogènes qui participent à l’élasticité des tissus).
  • Les activités physiques qui sollicitent beaucoup la ceinture abdominale peuvent fragiliser le périnée : il peut s’agir de sport intensif, comme du port répété de charges lourds, ou encore des séances de musculation répétée des abdominaux.
  • D’autres facteurs, comme l’obésité ou le surpoids, une toux chronique ou encore une constipation sévère et chronique, qui vont également exercer une pression sur l’abdomen et favoriser cette pathologie.
Quelles sont les causes du prolapsus génital ?
Source : shutterstock.com

Comment soigner un prolapsus utérin ?

On croit souvent à tort que toutes les maladies nécessitent d’être soignées : ce n’est pas le cas. Quand une femme présente un prolapsus utérin ou vaginal, on ne doit pas toujours chercher à supprimer le prolapsus : il peut très bien être léger, et ne pas être gênant !

Sachez donc que le traitement proposé pour faire face à un prolapsus va dépendre en grande partie de la sévérité (notamment si les organes sont clairement à l’extérieur du vagin, ou non : on parle de prolapsus symptomatique quand c’est le cas), mais encore plus de la gêne qui est ressentie, de façon très personnelle, par chaque femme. Une intervention chirurgicale est envisagée seulement si la gêne est importante : dans le cas où le prolapsus est sévère, les médecins viennent « réparer » le plancher pelvien en opérant, souvent en procédant à une hystérectomie, et parfois en cousant l’entrée du vagin (si la femme ne souhaite plus avoir de relations sexuelles). Autrement dit, une chirurgie n’est pas automatique, tant l’intervention n’est pas neutre.

Si le prolapsus est symptomatique léger (les organes pelviens sortent peu à l’extérieur), mais qu’il provoque une gêne, un médecin proposera des structures de soutien artificiel sous la forme de pessaire qui viendront remonter les organes pelviens. Pour les prolapsus non symptomatiques, des exercices de rééducation du périnée peuvent être prescrits, parfois avec un kiné : mais la principale mesure prise sera de suivre les femmes pour surveiller l’évolution du prolapsus, qui peut aussi ne pas s’aggraver dans le temps.

Dans tous les cas, comme un prolapsus utérin peut en venir à être douloureux et à rendre la vie difficile (incontinence urinaire, gêne dans le vagin, relations sexuelles douloureuses, voire impossibles), le mieux reste d’aller consulter son médecin et de lui faire confiance sur l’examen des troubles, le diagnostic et l’orientation vers une rééducation ou vers une intervention chirurgicale !

Aucun article à afficher