Prolapsus de la valve mitrale : causes et traitement

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Prolapsus de la valve mitrale : causes et traitement
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Le prolapsus de la valve mitrale ou prolapsus valvulaire mitral, ne vous dit peut-être pas grand-chose. Pourtant, c’est une pathologie fréquente : son taux de prévalence est au moins de 1 à 3% de la population (c’est-à-dire qu’au moins une personne sur 100 en est atteinte). Le prolapsus de la valve mitrale est souvent bénin, mais chez certains patients, il peut y avoir des complications aux conséquences graves. Le prolapsus valvulaire mitral est une pathologie complexe, qu’on va essayer de vous expliquer clairement ! 

Qu’est-ce qu’un prolapsus de la valve mitrale ?

Un prolapsus désigne une chute d’organes : en général, on connaît le terme de « descentes d’organes », qui concerne les organes pelviens du petit bassin (la vessie, le vagin pour les femmes, le rectum). Dans ces formes plus connues de prolapsus, les organes du pelvis s’affaissent et peuvent aller jusqu’à s’extérioriser, en sortant du corps (par le canal anal, ou par le vagin).

Le prolapsus de la valve mitrale est bien différent. En effet, il concerne la valve mitrale (parfois encore désignée sous son ancien nom de valvule mitrale). On parle aussi du syndrome de Barlow. Petit détour anatomique nécessaire pour comprendre le prolapsus :

  • La valve mitrale est une valve cardiaque, qui se situe dans le cœur. Sachez que votre cœur est séparé en deux parties : cœur droit, cœur gauche, chacun comportant deux parties (oreillette au-dessus, ventricule en-dessous), séparées par une valve qui peut se fermer hermétiquement.
  • La valve mitrale est dans le cœur gauche : elle sépare l’oreillette gauche du ventricule gauche. Dans le cœur droit, on a une autre valve, qui ne nous concerne pas ici.
  • La valve mitrale s’ouvre lors du processus de diastole (le sang oxygéné passe de l’oreillette gauche au ventricule gauche). Elle se referme lors de la systole : le ventricule plein de sang se contracte et comme la valve est hermétiquement fermée, le sang peut partir dans l’aorte (notre principale artère) et aller dans nos organes. C’est aussi grâce à cette valve que le sang circule dans le bon sens : il ne peut pas repartir du ventricule vers l’oreillette.
  • Sachez enfin que la valve mitrale a deux feuillets (c’est le principe d’une valve : elle a deux « côtés » qui se rejoignent quand la valve et fermée et qui s’écartent quand elle est ouverte).

Dans ce prolapsus, on dit qu’il y a une protrusion (c’est-à-dire une avancée, un mouvement vers l’avant d’un organe) ou un ballonnement d’un ou des deux feuillets de la valve. Cela peut avoir pour conséquence de rendre la valve moins hermétique.  Si vous avez tout suivi, cela signifie que lors de la systole, quand le ventricule se contracte, une partie du sang va remonter dans l’oreillette gauche puisque la valve mitrale n’est pas parfaitement close, cela crée une « fuite ». C’est cela qui peut créer des complications, parfois très graves.

Qu'est-ce qu'un prolapsus de la valve mitrale ?
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Quels sont les symptômes ?

Le plus souvent, le prolapsus de la valve mitrale est asymptomatique : cela signifie que les patients ne savent pas qu’ils en sont atteints et qu’il n’y a pas de symptômes.

Cependant, chez d’autres patients, un médecin sera amené à vérifier la présence d’un prolapsus en cas de :

  • Palpitations ou irrégularités des battements du cœur
  • « Clic méso-systolique » suivi d’un souffle, entendu au stéthoscope par un médecin lors d’un examen de routine
  • Tachycardie après un effort physique (accélération des battements du cœur)
  • Douleurs à la poitrine
  • Fatigue chronique
  • Étourdissements, notamment quand les patients se lèvent (le médecin notera alors une chute de la pression artérielle)

Quelles en sont les causes ?

Le prolapsus de la valve mitrale est le plus souvent causé par une dégénérescence myxoïde. Comme on serait bien en peine de détailler cela, on vous conseille de vous référer à cet article scientifique.

Par contre, au-delà des causes, on peut vous donner les facteurs de risque qui ont été identifiés. Sachez que cette pathologie touche un peu plus les femmes que les hommes. On a noté que chez certains patients, elle peut être associée à d’autres maladies (donc être une comorbidité) : c’est le cas de la maladie de Marfan, la maladie d’Ehlers-Denlos, ou l’hyperthyroïdie. Cette pathologie peut être post-traumatique, et être associée à une cardiopathie ischémique ou à une cardiomyopathie obstructive. Enfin, parfois, le prolapsus est isolé, on dit qu’il est primitif : cela peut être lié à des facteurs génétiques.

Quel traitement pour ce prolapsus ?

On l’a dit, ce prolapsus valvulaire mitral est le plus souvent bénin : dans ce cas, aucun traitement n’est nécessaire, on peut passer sa vie avec cette anomalie sans s’en rendre compte et sans que cela n’ait aucun effet sur sa vie ! Dans certains cas, un médecin peut être amené à prescrire des bêta-bloqueurs pour diminuer certains symptômes comme les migraines ou les palpitations : dans tous les cas, il faudra se référer à l’expertise médicale. Si on est diagnostiqué, on devra juste faire des examens de contrôle régulièrement pour vérifier qu’aucune complication ne se fait jour.

Cette maladie n’est véritablement à traiter que chez les patients chez lesquels elle entraîne des complications, et notamment en cas d’insuffisance mitrale. Ici, cela devient vraiment complexe : tout dépend du degré de sévérité, des complications engendrées, de l’âge du patient (on ne fera pas la même chose chez un bébé que chez un adulte). Une anomalie de la valve mitrale peut entraîner une chirurgie cardiaque, mais ce n’est pas automatique. Là encore, on fera confiance aux médecins !

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