Doit-on craindre de nouvelles épidémies à l’avenir ?

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Doit-on craindre de nouvelles épidémies à l’avenir ?
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L’épidémie de Covid-19 apparue en début d’année 2020 en Chine est devenue très vite une pandémie mondiale, et a fait surgir une situation inédite accompagnée de peurs vives concernant la santé publique. La pandémie mondiale montre que le rapport de domination de l’homme sur la nature pousse celle-ci à se défendre par le biais de virus en tout genre, mettant la vie des hommes en danger. Toutes les grandes épidémies passées suivent le même schéma, ce qui redistribue les cartes dans la relation entre l’homme et la nature, et peut interroger sur l’apparition d’autres maladies infectieuses à l’avenir, notamment dans le cadre du réchauffement climatique.

Y aura-t-il d’autres vagues du coronavirus ?

La question de savoir s’il y aura d’autres vagues de circulation du SARS-CoV-2 est partagée par beaucoup de personnes. 

La première partie de l’année 2020 en a enregistré une, prenant tout le monde au dépourvu et obligeant la population à se confiner. L’économie fléchissant et l’été arrivant, il a été décidé de déconfiner la population suite aux longs mois d’enfermement et de restrictions. Les recommandations au sujet des gestes barrières comme se laver les mains ont été réitérées, voire rendues obligatoires notamment par rapport au port du masque. La production de matériel médicale a été augmentée, et il est maintenant facile de se procurer des moyens de protection en ligne comme sur le site le pro du médical.

Toutefois, le virus a continué à circuler jusqu’à atteindre une deuxième vague grave, plongeant la fin de l’année 2020 dans un nouveau confinement généralisé, mais toutefois plus permissif que le premier. Aussi, il est naturel de s’interroger sur la suite des choses et sur la possibilité d’avoir un nouveau pic de l’épidémie

Dans un avis publié le 26 octobre 2020, le Conseil scientifique répond avec honnêteté à cette question brûlante. La réponse est univoque et sans appel, tant qu’il n’y aura pas de vaccins, il y aura d’autres vagues épidémiques. Il constate une accélération massive de la circulation virale avec les chutes de température, qui poussent les personnes à rester davantage dans des espaces fermés. Aussi, le Conseil scientifique prévoit des vagues pendant l’hiver et le printemps 2021, avec l’espoir que la découverte et la commercialisation de vaccins améliorent la situation. C’est donc logiquement qu’il recommande d’envisager la modalité de vivre avec le Covid sur le long terme. 

Y aura-t-il d'autres vagues du coronavirus ?
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Retour sur les épidémies passées : que nous apprennent-elles ?

Les épidémies qui ont marquées l’histoire nous apprennent que l’homme n’est pas invincible, et que la nature peut introduire des virus nouveaux dans la population humaine. Ce qui caractérise toutes les épidémies, c’est également l’incertitude et la désorganisation extrême des pouvoirs publics face à cela avec une montée progressive des consignes de santé publique. N’ayant pas de mémoire immunitaire, l’homme est dès lors sujet à un grand risque de contamination pouvant avoir des conséquences désastreuses. Les menaces passées et la menace présente du Covid-19 font planer des risques concernant des maladies futures, rappelant notre condition d’homme mortel.

La grippe espagnole

Apparue en 1918, cette grippe a fait entre 2,5 et 5% de morts de la population mondiale, soit entre 30 et 50 millions de morts. Elle est souvent comparée à la pandémie mondiale de Covid-19, avec laquelle nous composons depuis le début de l’année 2020. Les deux enregistrent un fort taux de transmission du virus. La défense sanitaire ne sachant pas comment faire face à cette épidémie, beaucoup d’hommes ont été renvoyés dans leurs foyers, ce qui a participé à répandre la contagion. Par ailleurs, tout comme aujourd’hui, un désert médical était observable à cette époque avec seulement 1 médecin pour 303 hommes et beaucoup d’hôpitaux ont souffert d’un manque de matériel (lit, personnel, médicament, ambulance). 

Nous constatons donc beaucoup de similitudes entre cette grippe passée et le virus dont le monde souffre actuellement. Beaucoup d’historiens s’accordent à dire que la propagation du virus a été accélérée avec la croissance des communications par rail et par la mer, dans un contexte de guerre où les hommes étaient envoyés sur le front. Tout comme aujourd’hui, la circulation du virus a été rendue possible par les transports et les fluctuations humaines de Chine à partout dans le monde. Tout comme aujourd’hui, on a pu observer l’édification d’un encadrement sanitaire stricte de façon progressive, la souffrance des hôpitaux en manque de moyens. 

Le choléra

Des écrits anciens laissent à deviner que les épidémies de choléra se caractérisant par des infections digestives aigües entraînant une déshydratation, remontent à très loin dans l’Histoire. Toutefois, c’est au XIXe siècle que des connaissances modernes ont commencé à se former sur le sujet. Provenant de l’Inde, la pandémie a eu lieu en 1817. En 1837, l’épidémie de choléra a provoqué la mort de 100 000 personnes en l’espace de 6 mois. C’est probablement un des virus qui est revenu le plus régulièrement dans l’Histoire, avec notamment une nouvelle vague en 1961 soit plus d’un siècle après la dernière épidémie. Encore aujourd’hui, le choléra est présent dans certains pays. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) enregistrait 200 691 cas et 3858 décès entre 2000 et 2016. Tout comme le Coronavirus, il provient de pays opposés en termes géographiques à la France mais dont la distance est réduite avec la circulation. Par ailleurs, cette épidémie nous apprend aussi qu’une maladie infectieuse peut être très tenace et parfois revenir plusieurs siècles après.  

La peste noire

Probablement une des plus grandes pandémies de l’histoire, la peste noire a décimé une très grande partie de la population européenne au Moyen-Âge. Un des premiers réflexes a été d’isoler les infestés des non-infestés avant même de connaître la maladie. Aussi l’accès à la ville était interdite à ceux venant d’une zone infestée. La fameuse distanciation physique rendue obligatoire très tôt pendant l’épidémie de Coronavirus est donc le fruit d’un héritage plus ancien, fait d’expériences similaires. Il a également été de notoriété publique que beaucoup de Parisiens ont fui la capitale de France pour s’installer dans des endroits plus cléments le temps du confinement. Ce fût également le cas pendant la pandémie de peste noire où beaucoup ont quitté la cité afin de se réfugier dans des endroits plus confortable, participant sans le vouloir à propager le virus. 

En résumé, des similitudes notables peuvent être observées entre chaque pandémie passée et moderne. Toutefois, la médecine ayant fait des avancées fulgurantes depuis les pandémies graves, les situations entraînées par ce genre de maladie sont devenues lointaines et inconcevables. Si les épidémies sont encore bien présentes partout à travers le monde, elles restent cantonnées à un foyer spécifique et ne se transforment pas en pandémie mondiale. Aussi, il est inconcevable et inhabituel de vivre à nouveau un pareil fléau pour l’homme moderne. Or cette succession de pandémies passées combinées avec celle à laquelle le monde fait face actuellement, redistribue les cartes et peut faire craindre d’autres maladies futures.

Retour sur les épidémies passées : que nous apprennent-elles ?
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Le coronavirus est-il l’annonciateur de nouvelles épidémies dans le futur ?

L’Inserm insiste sur le fait qu’il n’est pas certain que le Pangolin soit réellement l’animal ayant causé la transmission du coronavirus chez l’homme. Beaucoup de doutes sur les origines du virus sont encore de mise. En effet, les séquences génétiques du virus relevées sur l’animal sont différentes de celles relevées sur l’homme. Aussi, l’institut envisage deux hypothèses. Soit le virus a été transmis de la chauve-souris à l’homme par une espèce d’animal non encore identifiée, soit il peut circuler depuis plusieurs années déjà chez l’Homme, jusqu’à ce qu’une mutation récente l’ait rendu plus contagieux et pathogène. Dans les deux cas, cela peut ouvrir des perspectives de nouvelles épidémies futures assez sérieuses. 

Comment se préparer à cette éventualité ?

La meilleure préparation réside déjà dans le fait d’avoir conscience que d’éventuelles épidémies peuvent apparaitre, et que l’homme n’est nullement à l’abri de ce phénomène. Afin de lutter contre la pandémie, le mieux à faire est de tirer des leçons des expériences précédentes en adoptant rapidement et globalement des gestes barrières, permettant de limiter la propagation du virus. Un autre élément important pour faire face à des épidémies futures, est la question de la relation entre la population et les autorités. On a beaucoup vu ces derniers temps un vent de contestation de soulever, notamment avec la sortie du documentaire polémique Hold-up. La confiance que la population accorde à son organisme d’encadrement est important, car c’est cette confiance qui permet d’influer des consignes claires ainsi que leur respect. Les Allemands connus pour leur culture de la discipline ont été beaucoup moins impactés que la France, car la population respectait minutieusement les consignes données par le gouvernement dans la lutte contre le coronavirus. Toutefois, il est vrai que le virus a semé une certaine confusion et désorganisation, et que par moment les autorités ont pu être prises de court par ces événements les dépassant, notamment sur la gestion du matériel médical et le port du masque, qui a mis du temps avant d’être rendu obligatoire. Il convient de noter que chaque pandémie a provoqué désarroi et affolement. Aussi mieux être préparé à toute éventualité de pandémie future semble nécessaire.

Comment se préparer à cette éventualité ?
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